Le jardin d’une superficie d’un peu plus de 4 000 m² comporte une grande pelouse centrale, selon un schéma de plantation libre avec des arbres et arbustes formant une lisière. À l’origine, il comportait principalement des allées gravillonnées, des massifs de fleurs et des zones engazonnées.
Tout comme dans la plupart des parcs historiques, l’élément eau y est représenté par un bassin et sa fontaine. Les fenêtres des salons de réception de l’Hôtel de Lassay donnent sur cet espace de verdure qui est le lieu de tenue de réceptions aux beaux jours.
On relève notamment un majestueux platanus acerifolia (platane à feuilles d’érable résistant et à croissance rapide pouvant atteindre 40 m), plusieurs aesculus hippocastanum (marronniers d’inde), un aesculus carnea (marronnier à fleurs rouges), un fagus sylvatica «purpurea» (hêtre pourpre pouvant atteindre également 40 m et dont le premier exemplaire a été découvert au XVIIe siècle), un prunus serrulata «kanzan» (cerisier du Japon au port s’étalant avec l’âge), un betula pendula (bouleau pleureur), un acer negundo (érable à feuilles de frêne), deux pinus nigra (pins noirs d’Autriche).
Le jardin, tout comme l’ensemble des espaces verts de l’Assemblée nationale, fait l’objet de soins dans le respect de l’environnement : tontes à l’aide de matériel électrique, utilisation de souffleurs électriques, transports à l’aide d’un petit véhicule électrique, désherbage manuel…
À l’heure actuelle on dénombre environ une trentaine d’arbres qui ont entre 25-30 ans pour la plupart des jeunes sujets et 40-50 ans tout au plus pour les sujets les plus âgés.
Le « grand massif » du jardin de la Présidence
Les arbres et arbustes en fond de massif donnent une impression de « sous-bois ». Le parti a été pris d’y créer une zone « naturelle » pour y attirer et offrir un habitat à tout un monde souterrain très utile au jardin.
À titre d’exemples, les vers de terre permettent l’aération et le drainage du sol, participent à sa neutralisation grâce à leur système digestif riche d’une faune bactérienne qui amende le sol, et les perce-oreilles quant à eux se nourrissent de végétaux en voie de décomposition et de nuisibles comme les pucerons et les psylles qui s’attaquent aux arbres fruitiers (les psylles sont piqueurs-suceurs et ressemblent à de petites cigales). Cette faune mérite d’être regardée avec bien plus d’indulgence malgré une apparence qui n’est pas toujours flatteuse.
Volontairement, le sol n’est pas retourné sous les arbres pour ne pas détruire son écosystème : les dernières feuilles ramassées à l’automne sont simplement étalées sous les arbres, formant un tapis coloré, et c’est quelques mois plus tard (9/10 mois environ) qu’elles sont partiellement enfouies après décomposition en procédant à un léger crochetage. Ainsi elles apportent de précieux nutriments à la terre.
Côté fleurs, le grand massif se veut « solaire » tant par la couleur jaune dominante, que par la diversité des plantes, qu’il s’agisse de bulbes, d’annuelles, de vivaces ou de graminées. Eté comme hiver il doit réchauffer le regard.
Un îlot de fleurs
Les décors se succèdent au rythme des saisons, mais aussi en fonction de l’esthétique recherchée à un moment donné : les jardins connaissent également des phénomènes de mode.
Ce parterre figure une île en fleurs, surmontée d’un palmier et d’un cerisier du Japon, au milieu d’une mer verte.
Il est par ailleurs structuré par des vivaces et quelques arbustes (fuschias notamment) où viennent se mêler au printemps des bulbes (tulipes, narcisses, jacinthes, etc.) et quelques bisannuelles (fleurs mises en place en fin d’automne pour un fleurissement la saison suivante, telles que les pensées, les primevères, les giroflées), remplacées par des plantes annuelles (plantes qui fleurissent une seule fois et l’année même de leur plantation) pour le fleurissement estival qui s’épanouit jusqu’à l’automne.
Tout est mis en œuvre ici pour tendre à des fleurissements pérennes qui permettent ainsi de participer à la préservation de l’environnement. Au fleurissement très ordonné qui était pratiqué classiquement dans les jardins « à la française » à partir de plantes annuelles, on préfère davantage un massif champêtre qui attire par la même occasion de nombreux insectes pollinisateurs très utiles au jardin.
On retrouve par exemple des bégonias et des impatiens de Nouvelle Guinée à l’ombre et à la mi-ombre, alors que des ageratum victoria (plantes idéales pour les bordures), quelques amarantes pourpres (annuelles originaires du Mexique, d’Inde et d’Afrique dont il existe une cinquantaine de variétés), des salvia (rouges, blanches…), des mufliers, des gauras, de la verveine de Buenos-Aires, des pétunias, des alstroemeria (lys des Incas dont il existe une cinquantaine de variétés connues aux tailles et coloris différents, cousin de l’hémérocalle), des cosmos, des nepetas bleues, quelques cleomes… s’offrent aux rayons du soleil.
Cette partie du jardin jouxte le bâtiment qui accueille le public venu assister à une séance ou tout simplement pour visiter le Palais-Bourbon. On la distingue nettement depuis la Galerie des Fêtes. Il s’agit d’une zone très ombragée où le soleil ne perce qu’à travers les frondaisons des arbres.
L’érable sycomore au bois clair et dur sert à fabriquer des instruments de musique, des meubles et des parquets. Trois autres grands sujets longent le bâtiment d’accueil du public : deux aesculus hippocastanum (marronniers d’inde) à gauche et un fagus sylvatica «purpurea» (hêtre sylvestre) à droite.
À l’extrémité du bâtiment, côté Galerie des Fêtes on peut apercevoir un pinus wallichiana (pin pleureur de l’Himalaya) aux aiguilles persistantes pouvant atteindre 20/40 m, et enfin, isolé au milieu de la pelouse sur la gauche, se dresse un sequoia sempervirens originaire de Californie : il s’agit d’un don fait par l’American Committee on the French Revolution et la F.A. Bartlett Tree Expert Company à l’occasion du bicentenaire de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et du «Bill of Rights» des États-Unis en 1989. Un massif de fleurs central comporte deux érables sycomores et un érable plane. Pour le fleurissement des massifs de cette zone, on retrouve principalement des impatiens de Nouvelle-Guinée, des hostas, des bégonias, des coleus, et autres plantes acceptant l’ombre.
La statue «La source d’amour» représente une jeune femme buvant à la source. Datant de 1905, elle est l’oeuvre de Marie-Antoinette Demagnez. Elle est installée dans le jardin depuis 1906 et a trouvé son écrin de verdure en façade du bâtiment.
tout droit à : https://www2.assemblee-nationale.fr/15/evenements/2017/34emes-journees-europeennes-du-patrimoine/les-jardins/le-jardin-de-la-presidence#:~:text=Le%20jardin%20d'une%20superficie,fleurs%20et%20des%20zones%20engazonn%C3%A9es.